Un jour, un témoignage : Madame Fatiha BENFATAH

Bonjour

Je suis fille de Harki et je ne suis pas passée par les camps donc je n'ai pu bénéficier d'aucune aide ou réparations. Mes parents non plus alors que mon père est passé par le camp de Rivesaltes, mais à ce jour aucune trace.

Mes parents et moi-même avons beaucoup souffert pour pouvoir s'adapter et survivre dans ce pays que j'adore. Nous avons rencontré d'énormes difficultés pour suivre, pour moi, une scolarité normale et, pour mes parents, trouver un emploi digne et un professionnel qui accepte d'embaucher un Harki. Aujourd’hui, j'ai encore de grosses séquelles qui me rappellent ce lourd passé et j'ai vraiment du mal à avancer dans la vie. Je suis abîmée par le travail pénible que j'exerce aujourd’hui et je subis toujours du racisme par rapport à mes origines et par rapport à mon passé de rapatriée Harki.

L'État a dédommagé les harkis et les familles qui ont séjourné dans les camps, mais pas les autres familles. Cela est injuste, car nous avons aussi souffert de l'accueil de la France peut être plus que les autres, car il a fallu que nous nous débrouillons seul face à tous les multiples problèmes la barrière de la langue, personne autour de nous pour nous soutenir et nous comprendre.

Malgré tout, nous étions fiers d'être français et d'être en France que nos parents ont soutenue au risque de leur vie. Alors je demande aussi une réparation comme les autres. Une réparation financière qui pourrait compenser un manque, mais qui ne pourra pas effacer totalement le préjudice moral et physique que nous avons subi surtout nos parents qui ne sont hélas plus de ce monde

Merci de prendre mon témoignage en considération et de vraiment répondre à ma demande.
Merci et vive la France que j'aime comme mes parents qui ont fait le choix de se battre pour elle.

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[texte modifié pour la publication avec l'accord de l'autrice]